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Hommage de la revue Tendances à Raymond Radiguet en 1927 (quatre ans après sa mort), avec deux portraits de l’écrivain par Jean Cocteau. « Je salue en vous le premier contradicteur-né de la “poésie maudite” » (Jean Cocteau, dédicace à Radiguet de La Noce massacrée en 1921).

En 1919, Max Jacob fait connaître Raymond Radiguet à Cocteau. Celui-ci est tout de suite conquis par l’intelligence et la forte personnalité de ce jeune homme de seize ans qu’il tiendra bientôt pour son maître. Ils voyagent ensemble et font plusieurs séjours sur la Côte d’Azur et sur le bassin d’Arcachon.
Radiguet, dont le père donne des illustrations dans les journaux et qui a lui-même collaboré sous cette forme à L’Intransigeant, signe en mai 1920 le texte le plus provocateur du deuxième numéro de la revue Le Coq, sorte de brûlot qui singe les formes de Dada tout en le moquant : « Depuis 1789 on me force à penser. J’en ai mal à la tête. » On le voit en compagnie de Cocteau et des musiciens du groupe des Six au Bœuf sur le toit, haut lieu à la mode près des Champs-Élysées.
Le succès du Diable au corps en 1923, lancé par Grasset dans une incroyable campagne publicitaire, appelle un second roman, Le Bal du comte d’Orgel, que Radiguet dicte à Georges Auric sur la terrasse de l’hôtel Chantecler au Piquey, en août 1923. Mais il meurt de la fièvre typhoïde le 12 décembre suivant et le roman auquel il travaillait ne paraîtra qu’en juillet 1924, repris, corrigé, resserré, selon toute apparence, par Cocteau et Joseph Kessel.