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Couverture de la traduction française du roman de Klaus Mann  Alexandre, préfacée par Cocteau.

Romancier comme son père Thomas Mann et son oncle Heinrich Mann, Klaus Mann rencontre Cocteau, à qui il portait déjà une grande admiration, quand il vient à Paris en 1926. En 1929, il lui demande la préface de la traduction française de son roman  Alexander, un récit de la vie du conquérant macédonien qui met en lumière ses amitiés viriles. En conclusion de sa préface, Cocteau présente Klaus Mann comme « un de mes compatriotes — je veux dire, un jeune homme qui habite mal sur la terre et qui parle sans niaiserie le dialecte du cœur. »

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Le Tournant, autobiographie de Klaus Mann, rappelle le prestige dont jouissait le poète français auprès des jeunes de sa génération :

« Jean Cocteau, lui-même faisait partie des mythes de notre confrérie supranationale ; son nom — comme ceux d’André Gide, de Kafka, de Picasso — était un des mots de passe qui permettaient aux jeunes beaux esprits de notre âge de se reconnaître entre eux, de Cambridge au Caire, de Salzbourg à San Francisco. Quelques années plus tard, son étoile commença à perdre un peu de son éclat, de sa chatoyante force d’attraction […], mais en ce temps-là — en 1928, 1929, 1930 — le poète d’Orphée, des Enfants terribles, de La Machine infernale, se trouva au zénith de sa gloire. Nous étions fascinés par la bravoure téméraire de sa virtuosité, par le caractère absolu et radical de son esthétisme. »
(Le Tournant, histoire d’une vie, trad. Nicole et Henri Roche, coll. « Domaine étranger », 10-18, Paris, 2001.)