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Deux moments de calme dans les turbulences d’une amitié difficile : l’hommage de Jean Cocteau à Mauriac dans La Revue du siècle en 1933, l’hommage de Mauriac au poète dans les Cahiers des saisons en 1957.

Entre Cocteau et Mauriac existe une amitié précoce, nouée en 1910-1911 à l’aube de leurs carrières respectives. Elle explique en grande partie la persévérance et le climat de leurs relations durant un demi-siècle, avec ses hauts et ses bas. Si leurs options esthétiques et humaines semblent les éloigner progressivement mais irrémédiablement l’un de l’autre à partir de 1913, les turbulences viennent surtout de Mauriac. Elles s’expriment pendant l’Occupation après la publication du « Salut à Breker » en mai 1942 et atteignent un sommet fin 1951 quand Cocteau fait jouer Bacchus. L’élection du poète à l’Académie française en 1955, son émission de télévision avec Pierre Cardinal en 1960 (dans la série « Gros plan »), sa mort en 1963, apportent à Mauriac d’autres occasions de lui décocher ses flèches. L’attitude la plus constante de Cocteau tient de son côté dans cette phrase qu’on trouve dans une lettre du 15 novembre 1950 en réponse au reproche de Mauriac de publier des articles dans l’hebdomadaire communiste Les Lettres françaises : « Ma seule politique est l’amitié » (lettre du 15 novembre 1950).