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Couverture de l’édition originale (Paris, Morihien, 1947). En 1952, les éditions du Rocher rachètent les livres de Cocteau chez Morihien et décident de « mettre les trois mille exemplaires de La Difficulté d’être au pilon et refaire une édition sans les innombrables fautes de l’édition originale » (Le Passé défini, I, 5 décembre 1952).

Comme Opium, La Difficulté d’être est un livre de cure, cure de repos après le calvaire enduré pendant le tournage de La Belle et la Bête, durant lequel Cocteau souffre notamment de plusieurs maladies de peau. Le livre est commencé à Morzine (Haute-Savoie) en février 1946, continué à Paris, achevé début juillet à Verrières-le-Buisson, chez les Vilmorin. La convalescence se poursuivra dans le Poitou à La Roche-Posay du 25 juillet au 24 août. Le livre, auquel Cocteau ajoute une belle préface écrite en mars 1947 dans la maison qu’il vient d’acheter à Milly-la-Forêt, paraît en juillet de cette année.
La Difficulté d’être est surtout un livre de bilan, écrit au début d’une année qui voit la sortie du premier volume des Œuvres complètes du poète aux éditions Marguerat (décembre 1946). Cocteau a « passé la cinquantaine » : « C’est dire que la mort ne doit pas avoir à faire bien longue route pour me rejoindre. La comédie est fort avancée. Il me reste peu de répliques. » Il est temps selon lui de « démêler le vrai du faux » dans ce qu’on dit de lui et de son œuvre (« De la conversation »), de « faire le point » dans la solitude (« D’être sans être »). « Je veux qu’on me reconnaisse à mes idées, ou mieux, à ma démarche. Je ne cherche qu’à me faire entendre le plus brièvement possible. »