Illustrations de Jean Cocteau pour la première réédition séparée d’Opéra, en 1952, aux Éditions Arcanes.
« Les poèmes d’Opéra sont les premiers que j’estime être vraiment de mon essence, les poèmes qui se meublent de tout ce qu’on me reprochera un jour d’employer » (Jean Cocteau, Entretiens avec André Fraigneau, 1951.)
Accidents du mystère et fautes de calculs
Célestes, j’ai profité d’eux, je l’avoue.
Toute ma poésie est là : Je décalque
L’invisible (invisible à vous).
J’ai dit : « Inutile de crier, haut les mains ! »
Au crime déguisé en costume inhumain ;
J’ai donné le contour à des charmes informes ;
Des ruses de la mort la trahison m’informe ;
J’ai fait voir, en versant mon encre bleue en eux,
Des fantômes soudain devenus arbres bleus.
Dire que l’entreprise est simple ou sans danger
Serait fou. Déranger les anges !
(Extrait du poème liminaire Par lui-même)