Avec ce premier film de cape et d’épée, réalisé par Pierre Billon, Jean Marais entrait sans le savoir dans sa nouvelle image.
Cinéma de théâtre.
Cocteau a confessé, sa vie durant, sa passion du théâtre, ce « mal rouge et or » comme il l’appelle. 1948 est l’année de sortie sur les écrans de trois adaptations, le poète portant lui-même au cinéma deux de ses pièces, L’Aigle à deux têtes et Les Parents terribles et confiant à Pierre Billon la réalisation de Ruy Blas, d’après le drame de Victor Hugo. Cette irruption soudaine et massive du théâtre dans le cinéma s’explique en partie par le désir de fixer le jeu de Jean Marais, mais aussi par le projet de mettre en évidence tout ce que la force expressive du théâtre est capable d’apporter à un cinéma, trop enclin à reproduire le réel.