Dessins de Maison de Santé. L’édition originale, tirée à 500 exemplaires, a paru en 1926 aux Éditions Briant-Robert, à Paris. Théophile Briant et Pierre Robert, amis de Max Jacob, avaient aussi accueilli dans leur galerie parisienne la première exposition de Cocteau (15 – 29 juin 1925), après sa présentation à Bruxelles (21 février – 10 mars).

La souffrance, et particulièrement la souffrance liée à la désintoxication de l’opium, apparaît comme une source d’inspiration capitale pour Cocteau. « J’ai mal », dit un gnome nu tracé d’un trait tremblé. Cette plainte sans fioritures pourrait servir de légende à tous les dessins que la douleur réunit. La fonction spécifique de l’art graphique semble être d’exprimer l’indicible : Cocteau confie au dessin la charge d’entrer dans le vif de la douleur.

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« Je laisse au dessin la besogne d’exprimer les tortures que l’impuissance médicale inflige à ceux qui chassent un remède en train de devenir un despote. »
(Jean Cocteau, Opium, 1930.)