Programmes, ouvrages et revues sur la danse, autour de Jean Cocteau.

De la troupe de Serge de Diaghilev à celle de Roland Petit en passant par celle de Rolf de Maré (Ballets suédois) et bien d’autres, Cocteau s’est intéressé à la danse de manière constante ; elle était, pour lui, un « véhicule apte à convaincre les âmes » (préface au livre de Marcel Lobet, Panorama du ballet d’aujourd’hui, Dutilleul, Paris, 1956).

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« Il faut aller à la vie […] Notre époque se perd en répétitions stériles ; elle semble vouée à ce qu’on peut appeler l’art pour l’art. Ainsi nos ballets ne reproduisent guère que des gestes pris à des tableaux. La chorégraphie et la peinture sont pourtant bien différentes. Les gestes qu’il faut porter sur la scène doivent être pris dans la vie. Mais l’optique du théâtre exige une transposition qui lui soit propre. »
(Cocteau, interview dans Le Moniteur des théâtres, 22 janvier 1921.)

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« Je me suis toujours intéressé à la danse comme étant un moyen d’expression international et propre à mettre en œuvre ce “plus vrai que le vrai” qui est notre grande affaire. […]
Je m’intéresse surtout au ballet s’il ne se contente pas d’être guirlande ou grimace, s’il cherche à dire quelque chose d’irréel et de vrai — car le réalisme est hélas la seule mesure dans laquelle il nous est permis de percevoir l’irréalité. […]
Le ballet est une langue à part au même titre que la poésie et Rilke m’écrivait que tous les poètes parlent une seule langue aussi bien lorsqu’ils pensent ne pas pouvoir s’entendre entre eux.
La grande vogue du ballet amènera une étroite collaboration du poète et du chorégraphe. Et si je me mêle de chorégraphie ce n’est pas pour empiéter sur des prérogatives, c’est par la chance que j’éprouve à exploiter un véhicule apte à convaincre les âmes. »
(Cocteau, préface à Marcel Lobet, Panorama du ballet d’aujourd’hui.)