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« Moi, oui, mes enfants ! Moi. Et même assez satisfait. » Drôlerie énorme d’un coup de théâtre à la manière du vaudeville : le naïf Osiris surprend les amants au skating… Ils en sont quittes pour la peur, « car mon cher, entre nous, je ne veux pas vous dire une chose désagréable (tous les goûts sont dans la nature), mais vous n’êtes pas son type ».

En 1920, Cocteau se lance dans une pièce en trois actes, restée inédite jusqu’à sa publication dans le Théâtre complet en Pléiade : Le Baron Lazare. Un homme riche, Alfred Lazare, entretient une femme de petite vertu (comme Osiris fait avec Germaine), tandis qu’un jeune journaliste prénommé Jacques courtise sa fille. On est loin du spectacle inventif de Parade (1917), ou bientôt des Mariés de la Tour Eiffel (1921), mais Cocteau cède « à une sorte de pari », dit-il dans la préface : montrer qu’il peut sans difficulté écrire un « succès du boulevard », ce dont ses ennemis l’estiment incapable. La veine reviendra dans Les Parents terribles (1938) et Les Monstres sacrés (1941). Dans l’immédiat, elle profite au Grand Écart, où les situations et les procédés de vaudeville entourent le personnage du riche et naïf Osiris, lui-même parent du Boubouroche de Courteline (1893).
Naïf Osiris, croit-on en riant de bon cœur à chacune de ses apparitions. Du moins jusqu’à l’ultime retournement de la fin, qui dévoile un homme réaliste s’accommodant de ce qu’il ne peut de toute façon éviter, et préfère les infidélités de Germaine à une rupture définitive.