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Le Gorille chez les parents terribles, publié en 1958, numéro 427 de la Série noire, est le trente et unième de la saga des Gorilles, qui paraît alors à raison de six à dix épisodes par an.

Antoine Dominique, de son vrai nom Dominique Ponchardier (1917-1986), engagé dans la résistance puis au service de la France pour diverses missions patriotiques, est connu en tant qu’auteur de romans d’espionnage avec sa longue suite des Gorilles… publiée dans la célèbre Série noire. Il participe à l’adaptation de certains de ses ouvrages pour le cinéma, dont le premier titre de la saga : Le Gorille vous salue bien, sorti en 1958 avec Lino Ventura dans le rôle de Géo Paquet, dit « Le Gorille ». Cette même année, il a quelques échanges avec Cocteau, qui en rend compte dans son journal et qui signe la préface d’un épisode en lien avec Les Parents terribles (1938).
Les personnages de Cocteau sont repris par l’auteur du polar qui leur donne une dimension plus… argotique. Le Gorille d’Antoine Dominique, habituellement impliqué dans les arcanes impitoyables et déraisonnables des « barbouzes » en civil, traverse ici un monde romanesque qui n’est pas le sien, en enfonçant la porte d’une histoire inspirée davantage par l’adaptabilité du titre que par la profondeur et la complexité des caractères.
Dominique Ponchardier est inhumé à Villefranche-sur-Mer.

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« Visite d’Antoine Dominique [Ponchardier], emmerdé par ses Gorilles et incapable d’en sortir à cause des gosses. Les gosses coûtent cher et il touche, par Gorille, un million que Claude [Gallimard] lui refuserait pour un livre inattendu. Les Gorilles rendent. On les tire à soixante mille (ce qui m’étonne à cause du manque d’intrigues). Dominique semble s’ennuyer, regretter sa vie d’agent secret. Il cherche une bonne affaire et déplore des atavismes bourgeois qui l’empêchent de se résoudre aux trafics louches. En outre, il est superstitieux et craint les représailles mystérieuses du sort. »
(Jean Cocteau, Le Passé défini, janvier 1958.)

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« Le Gorille chez les parents terribles. Le livre d’Antoine Dominique [Ponchardier] ne correspond pas à ma préface. Mes personnages sont avilis et atroces. Une seule chose très curieuse : en décrivant ce qu’est devenu Madeleine il décrit Josette [Day] telle que nous la vîmes le 22 au Crillon après l’échec de Paul. »
(mai 1958.)