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Jean Cocteau chez les sirènes. Une expérience de linguistique sur le discours de réception à l’Académie française de M. Jean Cocteau, par Jean Dauven, éditions du Rocher, Monaco, 1956. Préface et notes de Jean Cocteau, trois dessins de Picasso.

Durant les mois où il rumine la rédaction de ses deux discours académiques, Cocteau est plongé dans la lecture de romans policiers américains, ceux de Peter Cheyney notamment, dont il admire en traduction la langue neuve, riche, vivante, plus vive et plus fraîche que le français de son temps, qui lui paraît bien usé. Une langue aussi riche que celle de Montaigne, qui « a le vif de l’argot ». « Le rêve (et je m’y efforce) serait d’écrire une belle langue aussi en relief que l’argot. J’ai presque atteint mon but dans La Difficulté d’être » (Le Passé défini, 14 août 1955).
L’idée lui vient, après avoir découvert un mois avant sa réception à l’Académie, le rôle joué par Jean Dauven, le traducteur de Peter Cheyney, dans la réussite de cet argot qui l’enchante, de lui demander de s’attaquer à son Discours. Une première rencontre a lieu le 7 octobre, avec un « type très bien, très vif, d’une intelligence rapide », qui dit oui, et remet son travail mi-décembre. Le livre paraît fin mai 1956.