Quelques extraits de Thomas l’imposteur :
« La guerre commença dans le plus grand désordre. Ce désordre ne cessa point, d’un bout à l’autre. Car une guerre courte eût pu s’améliorer et, pour ainsi dire, tomber de l’arbre, tandis qu’une guerre prolongée par d’étranges intérêts, attachée de force à la branche, offrait toujours des améliorations qui furent autant de débuts et d’écoles. »
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« L’héroïsme réunissait un monde mêlé sous une même palme. Bien des meurtriers en herbe y trouvaient l’occasion, l’excuse de leur vice et sa récompense, côte à côte avec les martyrs. On s’étonne que la guerre embauchât, par exemple, les Joyeux. »
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« On se trouvait ému devant ce paysage féminin, lisse, cambré, hanché, couché, rempli d’hommes. Car ces dunes n’étaient désertes qu’en apparence. En réalité, elles n’étaient que trucs, décors, trompe-l’œil, trappes et artifices. La fausse dune du colonel Quinton y faisait un vrai mensonge de femme. Ce colonel, si brave, l’avait construite sous une grêle d’obus, qu’il recevait en fumant dans un rocking-chair. Elle dissimulait, en haut, un observatoire d’où l’observateur pouvait descendre en un clin d’œil, par un toboggan. »