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Le Secret professionnel. Dessins en couleurs de l’auteur, reproduits en fac-similé dans l’édition de 1925.

Ce qui frappe lorsqu’on regarde les très nombreux autoportraits du poète, c’est le contraste saisissant qu’ils forment avec les images de ses compagnons. Cocteau ne se dénude pas et, en règle générale, ne dénude pas son corps. L’une des rares exceptions à cet évitement se trouve dans Le Secret professionnel. Elle ne fait cependant que confirmer la règle en montrant le dénudement comme transgression.
En frontispice du livre, Cocteau, debout, bras croisés, tête tournée vers la gauche avec détermination, s’y dessine jusqu’à mi-cuisses, mais seule la partie gauche de son corps est vêtue : de l’autre côté d’une ligne verticale scindant le buste, le ventre et l’entrecuisse en deux, un demi-corps, fort peu sensuel, se montre nu. Cette nudité n’a d’ailleurs aucune des caractéristiques habituelles : elle est totalement glabre et sexuée a minima. C’est une nudité de signification, non de sensation.
Elle illustre la thématique d’un essai dans lequel le poète, mi-habillé, mi-dénudé, se livre à des réflexions à la fois très intimes et très professionnelles sur le « secret » de son art. Le téléphone présent à l’arrière-plan illustre le rôle simultanément confidentiel et professionnel du livre.