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Manifestations, soirées, galas de bienfaisance se multiplient après-guerre pour réunir des fonds en faveur d’anciens combattants français et orphelins de guerre. Jean Cocteau leur apporte très régulièrement son soutien.

Dès le mois de décembre 1944, Cocteau met sur pied un service d’entraide en faveur des soldats prisonniers, accompagné d’un « Appel aux tricoteuses » dans Femmes de France. En 1945, il rend hommage aux Forces françaises de l’intérieur qui ont servi les forces de la Résistance et en particulier au groupe du colonel Fabien qui a contribué à la libération de Paris. Un poème de lui figure aussi dans le programme de la soirée de variétés, organisée le 24 janvier 1945 par l’union des jeunes filles patriotes du 14e arrondissement au profit du groupe Fabien.

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En 1947 (26 juin), le Bal des petits lits blancs est organisé par Revivre, groupement de solidarité pour les orphelins de la Résistance. Cocteau apporte sa contribution au programme sous la forme d’un dessin et d’un texte, à côté de textes de Camus, Cassou, Char, Éluard ou Mauriac.
En 1947 aussi, il donne à Victoire, organisme de solidarité combattante, un texte et des illustrations sur ce Palais-Royal où il vit depuis 1940 près d’amis chers comme Emmanuel Berl et son épouse Mireille (la célèbre chanteuse), ou encore Colette.

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Quelque part en Europe est un film réalisé par le cinéaste d’origine hongroise Géza Radványi sur un scénario de son compatriote, le grand Béla Balázs. Il est diffusé au cours d’une soirée de bienfaisance organisée le 26 janvier 1949 au Théâtre des Champs-Élysées sous la haute autorité de M. Vincent Auriol, président de la République et avec le patronage de l’Entraide française, au profit des enfants de France victimes de la guerre, de la Chaîne du Bonheur et du petit village de la radio. Cocteau envoie un dessin pour la luxueuse brochure, qui contient aussi des notices de nombreux officiels.
Le film raconte sur un mode assez parabolique les tribulations d’une bande d’enfants dans un pays indéterminé de l’Europe ruinée qui se réfugient dans une maison solitaire. Sur le thème archétypal de l’enfance abandonnée et des relations de pouvoir dans la communauté enfantine, ce film très expressionniste dans sa forme réussit à sensibiliser le public au drame des populations déplacées de l’après Deuxième Guerre mondiale.