Comme s’il tentait de saisir l’insaisissable, Cocteau a dessiné et redessiné sans cesse celui que Max Jacob appelait « l’enfant roi » (lettre à Cocteau, 3 février 1922). Huit de ces dessins figurent dans l’album publié chez Stock en 1923. On peut leur appliquer ces mots de Cocteau décrivant plus généralement le « bonze accroupi des musées d’Égypte » en quoi Radiguet se transformait régulièrement : « […] le crâne rasé, myope, enfermé en soi-même, une cigarette presque vide au coin de la bouche, il pouvait rester immobile pendant de longues périodes. Il mettait son désordre en ordre, et nous évoquait quelque végétal ou quelque animal capable de visiter et d’analyser les zones inconnues de l’inconscience ». (« Raymond Radiguet », Cahiers des Saisons, n° 2, octobre 1957).