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Exemplaire de l’édition originale (Librairie Stock, Paris, 1923) dédicacé à Arthur Honegger. « Comme toutes les grandes choses, l’événement Picasso se présente avec naturel. On hésite à l’encombrer d’un texte » (Jean Cocteau).

Le Rappel à l’ordre s’ouvre sur le nom de Satie et se ferme sur celui de Picasso, grands modèles de cette simplicité en art, de cet « état d’esprit simple et clair » dont Cocteau salue et accompagne la naissance dans les textes du recueil. L’essai commence par écarter « quelques épouvantails dressés entre Picasso et le public » : « le jargon de la critique moderne », le terme « cubisme ». Ce qui compte, c’est que « la clairvoyance domine son œuvre » : « Elle dessécherait une petite source. Ici, elle économise les forces et dirige le jet. L’abondance n’entraîne aucun romantisme. »
Cet Espagnol « pourvu des plus vieilles recettes françaises (Chardin, Poussin, Le Nain, Corot) » possède un charme : « Les objets, les visages, le suivent jusqu’où il veut. Un œil noir les dévore et ils subissent, entre cet œil par où ils entrent et la main par où ils sortent, une singulière digestion », sans rien perdre pourtant de « leur puissance objective ».

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Dès sa première rencontre avec le peintre en décembre 1915, Cocteau éprouve pour Picasso une véritable fascination et multiplie jusqu’à sa mort les preuves d’admiration : articles, dessins, portraits… Précédé par l’Ode à Picasso (La Belle édition, Paris, 1919), le Picasso publié chez Stock en 1923 sera suivi d’innombrables textes jusqu’au Picasso de 1916 à 1961, anthologie des textes les plus importants qui jalonnent leur relation, publiée aux éditions du Rocher en 1962.