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« Chez Madame de La Fayette, rien ne brise la ligne. » Préface de Jean Cocteau pour une édition populaire de La Princesse de Clèves et autres textes de Mme de La Fayette en 1958 (Nelson éditeurs, Paris), avec des conseils pour « se mettre en état de grâce » de lire le livre à ceux qui ne l’ont jamais lu.

Écrire en ligne droite :

 « Voici cette femme étonnante qui prend le départ. Ni lentement, ni vite : elle part. Elle connaît ses forces et son souffle. Jusqu’au but, elle ne quittera plus ce pas qu’elle adopte et que suit une traîne. Elle y ramassera les feuilles mortes du chemin.
Elle ne se trompe jamais de route. Elle sait d’où elle vient, où elle va. C’est à peine si elle regarde. Elle ne s’arrêtera qu’au bord d’une tombe, pour s’y mettre à genoux. »

*

En 1922 au Lavandou, pendant que Radiguet prend modèle sur La Princesse de Clèves pour écrire Le Bal du comte d’Orgel, Cocteau lit et relit le livre « pour [s]e laver l’esprit » du modernisme.
Trente ans plus tard, il écrit deux préfaces différentes, en 1958 pour un choix de textes de Mme de La Fayette édité par Nelson, en 1960 pour le Livre club du libraire, à l’occasion de la sortie du film de Jean Delannoy, dont il fait l’adaptation et les dialogues. C’est la première qu’il reprend dans Poésie critique.