L’Éternel Retour peut apparaître comme une sorte de faux pas vers ce que Cocteau appelait avec mépris le poétique. Dans cette transposition du mythe de Tristan et Yseult, qui reçut, en ces années de guerre, l’accueil enthousiaste d’un public affamé de rêves, on est en effet fort proche du romanesque féerique le plus conventionnel. Le blond Patrice, la blonde Nathalie, le chien Moulouk, le grave et noble Marc coalisent leurs qualités sans qu’aucune dissonance ne l’élève jamais au-dessus du stéréotype. Les chevelures platine des deux amants, leurs profils purs, leurs poses sortent tout droit des romans-photos de l’époque.