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Pochette d’un des trois disques. Présentation dans un supplément au catalogue général de Columbia (1er juillet 1930). Compte rendu (La Volonté du 21 juillet 1930). Son : un extrait de la pièce dit par Berthe Bovy.

Après avoir eu dès avril 1930 l’intention d’enregistrer lui-même sa pièce, Cocteau s’efface derrière la créatrice du rôle. Déjà réduit de quarante à vingt-huit minutes au cours des répétitions, le monologue-dialogue l’est encore pour cette version sonore de 15 minutes et 40 secondes, commercialisée par Columbia sur trois disques 78 tours au début du mois de juillet 1930.

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Pour certains critiques comme Boris de Schloezer, « la version exclusivement sonore de La Voix humaine fait de celle-ci une œuvre nouvelle » :

« […] le phonographe transforme la pièce de Cocteau, et, selon moi, à son avantage. Tout d’abord, pour cette raison que le jeu de Mlle Berthe Bovy en soulignait l’élément “Bataille” qui dans la version phonique se trouve considérablement affaibli ; et ensuite, et c’est l’essentiel, parce que, du fait que nous ne voyons pas plus la femme que son interlocuteur, ce dernier nous devient en quelque sorte présent : à la scène, seule la femme est réelle, l’homme n’est qu’une ombre ; mais lorsque l’œil cesse d’intervenir, cette différence s’atténue : on dirait que les personnages se rapprochent l’un de l’autre, et dans la mesure précisément où la femme s’estompe, son interlocuteur remonte en quelque sorte au premier plan. Nous avons alors l’impression très nette d’avoir surpris une conversation téléphonique, impression si forte à certains moments que nous nous sentons gênés de notre indiscrétion. Le drame se déroule ainsi sur un tout autre plan qu’au théâtre, son atmosphère se trouve totalement changée. »
(« Chronique phonographique », La N.R.F., n° 206, novembre 1930).