« Les Ballets suédois et les jeunes.
Nous voyons peu à peu naître en France une sorte de théâtre qui n’est pas le ballet proprement dit et qui ne trouve sa place ni à l’Opéra, ni à l’Opéra Comique, ni sur aucune de nos scènes du Boulevard.
Ce genre nouveau, plus conforme à l’esprit moderne, et qui s’ébauche jusque dans le music-hall, reste encore un monde inconnu, riche en découvertes. L’entreprise de M. Rolf de Maré, le travail infatigable de Jean Borlin, viennent d’ouvrir toute grande une porte aux explorateurs. Grâce aux Ballets suédois, les jeunes pourront mettre en œuvre des recherches où la féerie, la danse, l’acrobatie, la pantomime, le drame, la satire, l’orchestre, la parole se combinant, réapparaissent sous une forme inédite ; ils réaliseront sans “moyens de fortune” ce que les artistes officiels prennent pour des farces d’atelier et qui n’en est pas moins l’expression plastique de la poésie contemporaine… »
(Jean Cocteau, revue La Danse, juin 1921.)