En 1945, Cocteau participe à l’exposition du Théâtre de la Mode, au pavillon de Marsan. « La mode m’embête », écrit-il un mois avant, « mais le décor m’amuse et la manière insolite d’y montrer des robes » (Journal 1942-1945, 12 février 1945). Pour cette manifestation, des poupées habillées par quarante couturiers parisiens (notamment Balenciaga, Schiaparelli, Worth) sont présentes dans des décors de Wakhevitch, Beaurepaire, Bérard, entre autres.
Le projet de décor de Cocteau est intitulé Ma femme est une sorcière (hommage au film de René Clair). Un mois avant l’exposition, il le décrit dans son journal :
« C’est une chambre de bonne incendiée. Par les trous du plafond et des murs on découvre une vue de Paris prise à vol d’oiseau. Cela donne le vertige. Sur un lit de fer je coucherai, à la renverse, une mariée évanouie. Derrière elle, plusieurs dames debout et consternées. À droite, premier plan, une dame très élégante se lave les mains à un lavabo d’hôtel borgne. Par la porte d’extrême gauche, arrachée de ses gonds, une dame entre et lève les bras en l’air. Plusieurs autres sont plaquées contre le mur ou grimpées sur un canapé dont le crin sort. Le spectacle qui provoque une catastrophe est une sorcière en robe de mariée, à cheval sur un balai, qui s’envole par le trou du plafond et dont les cheveux et la traîne volent. »
(Journal 1942-1945, 12 février 1945).
Parallèlement, Cocteau publie un article sur « Le théâtre et la mode » dans la revue internationale d’art dramatique Masques (n° 1, février 1945).
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