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Images / Varia

Poésie plastique (1926)

Huit objets-dessins

Huit des cinquante et un objets de l’exposition.

Dans « Poésie plastique, l’exposition de 1926 » (Pierre Caizergues (dir.), Jean Cocteau et l’image, Publications de Montpellier III, Montpellier, 2003), Pierre Chanel décrit les huit objets montrés dans le diaporama. Extraits ci-dessous.

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«  Aglaonice reine des Bacchantes

Cocteau se souvient de ses débuts de caricaturiste pour camper la reine des Bacchantes. Ses cheveux sont en filasse. Les oreilles de son masque en carton découpé sont fixées au support par deux punaises. Une ficelle souligne le relief de son nez et forme ses narines. Son buste nu est dessiné en fil de débourre-pipe. »

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« Tête aux punaises

Le dessin est remplacé par des morceaux de papier blanc découpés, rehaussés d’encre rouge et noire, et par du laiton de débourre-pipe, le tout fixé par des punaises dans un coffret de bois vitré (hauteur : 57,5 cm ; largeur : 49 cm ; profondeur : 7 cm). »

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« Le bord du rêve

La tête du personnage qui émerge du sommeil, debout en complet veston, a la forme d’une boule sur laquelle son visage levé vers le ciel est figuré dans le style des dessins du “Complexe d’Œdipe”. Le lambeau d’étoffe sombre qu’il tient de la main droite se détache en léger relief. Deux phrases du Mystère laïc pourraient tenir lieu de légende à cette œuvre : “Le meilleur d’un rêve s’évapore le matin. Il reste le sentiment d’un volume, le fantôme d’une péripétie, le souvenir d’un souvenir, l’ombre d’un objet disparu.” »

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« Jeune fille

Cette figure caricaturale est faite de carton et d’étoffe. Un morceau de gaze lui tient lieu de voilette. »

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« La Grèce chantant son chant de mort

Le visage de la Grèce est le collage d’une tête antique au nez mutilé, son manteau est fait de papier froissé, la ligne d’horizon est en fil de débourre-pipe et, dans cet univers funèbre, la note cocasse est apportée par les petites étoiles du ciel qui sont des pâtes alimentaires de potage. »

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« Orphée (allumettes)

Ce bas-relief n’a que l’épaisseur d’une allumette. Les allumettes n’étaient pas les seuls matériaux insolites de l’exposition : deux figures étaient exécutées en morceaux de sucre et un Orphée en épingles à cheveux. »

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« La Douleur d’Orphée

Ce petit bas-relief est contenu dans une boîte de cigares ouverte. Son titre est inscrit sur le revers du couvercle. Orphée a quitté les vêtements de 1926 qu’il portait au théâtre des Arts pour retrouver la nudité des héros de la Grèce antique. Le cheval n’a pas disparu avant la mort d’Eurydice, comme dans la pièce. Entravé au-dessus des sabots, il soutient son maître éploré. La figurine d’Orphée semble exécutée en pâte à modeler et l’arrière-train du cheval emprunté à un fragment de jouet. Sa tête et son encolure, au fond de la boîte, sont dessinées sur un carton découpé. »

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« Orphée au cheval

La ligne du dessinateur est ici remplacée par de la ficelle fixée au support par des cachets de cire rouge ou bleue. La crinière du cheval est faite de morceaux de coton hydrophile. Cependant, malgré la médiocrité du matériau, la ligne continûment déploie son lyrisme. »