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Couverture du livre d’Ahmed Youssef, Cocteau l’Égyptien (Éditions du Rocher, Monaco, 2001). Cartes de visites conservées par Édouard Dermit dont celle du prince Wahid-El-Din, dédicataire de Maalesh, grand amateur d’art et soutien actif de la culture française en Égypte.
Interviews de la troupe dans Images, revue francophone du Caire (19 mars 1949).

La compagnie Jean Marais reste un mois et demi en Égypte : arrivée à Héliopolis le 9 mars, elle joue au Caire jusqu’au 25 mars, puis à Alexandrie, après un intermède de trois jours pour voir Karnak, la Vallée des Rois et Louxor. Départ d’Alexandrie (retardé par une tempête) le 23 avril.
L’étude d’Ahmed Youssef fournit nombre d’informations sur les amitiés arabes de Cocteau et sur l’accueil réservé à la tournée puis à Maalesh, dont une ordonnance royale interdit dès sa sortie la diffusion dans le pays, en raison de passages jugés irrévérencieux.
Sans avoir imaginé sans doute que les libraires égyptiens auraient ordre de brûler son livre, Cocteau était conscient de la liberté de ton avec laquelle il parle d’un pays où l’expression d’un grand écrivain comme Taha Hussein, à qui il rend visite au Caire à l’occasion de la tournée, est extrêmement surveillée. Il la défend vers la fin de son journal (note datée du 13 mai) :
« Homme je suis parti, homme je rentre. Et pas homme de lettres. Homme tout court. Cela me permet de dire ce que je pense, de ne ménager personne et de ne louer que les êtres dont le contact humain m’a plu.
Peu importe si un pays se vexe. Les êtres, dont je parle et qui l’habitent, se jugent avec la même liberté que moi. Si on me refuse mes passeports, il existe encore trop de pays pour ce qui me reste à vivre. »