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Cinq dessins dont deux figurent parmi les inédits de l’album Dessins (Stock, Paris, 1923). Caricature de Cocteau accompagnateur du Tour de France (coupure de presse, 18 juillet 1957). Salut au cycliste et recordman de vitesse José Meiffret, reproduit dans Mes rendez-vous avec la mort (Flammarion, Paris, 1965).

Sport

Ciel couronné d’épines, hirondelles du soir,
Coureurs écervelés, épines, hirondelles,
Les journaux de ce soir ne me parlent que d’elles,
Et les astres sont tant qu’on ne sait où s’asseoir.

L’encombrement sidéral tremblote
Sur les rues sans navires la nuit.
On ne parle que d’elles et de lui
Et du passage de la course : Cher ou Lot.

Astre du matin, astre du soir,
Vous avez la réclame, on ne peut tout avoir ;
Les poètes naïfs jalousent vos scandales,
Hirondelles, oiseaux attachés aux pédales.

(Opéra, 1927)

*

« Ce dimanche j’écoute l’hystérie hurlante des rhapsodes sportifs de la radio, en ce qui concerne le vélocipède et le football. Foule et speakers perdent la tête, s’exaltent (davantage que pour une corrida) pour des coups de pieds dans un ballon et des jambes qui pédalent sur des machines que le culte de la vitesse devrait ranger avec les vieilles lunes. Un gouffre sépare ce mélange de vertige et d’exactitude caractérisant les choses du sport et les bavardages ridicules qui bouchent parfois le silence entourant les choses de l’esprit. »
(Jean Cocteau, Le Passé défini, 6 octobre 1957.)