Lettres et arts / Écrivains et poètes

Guillaume Apollinaire

Correspondance

Deux lettres. Voix : dans l’émission « Guillaume Apollinaire toujours vivant » (Chaîne nationale, dimanche 16 mars 1952), Jean Cocteau raconte la fin d’Apollinaire, le 11 novembre 1918.

De la correspondance entre les deux poètes, publiée en 1991 (Jean-Michel Place, Paris), nous extrayons une lettre de Cocteau à propos de son poème Zèbre, destiné au programme des Mamelles de Tirésias (24 juin 1917), et une lettre d’Apollinaire remerciant Cocteau de ses bons vœux à l’occasion de la Saint-Guillaume… mais corrigeant l’identité de son saint patron !
L’émission de 1952 reprend pour sa part un passage du chapitre « De Guillaume Apollinaire » publié dans La Difficulté d’être (1947). Si dans les années cinquante, dans le secret relatif du Passé défini, Cocteau a pu avouer de la jalousie devant le traitement réservé au poète d’Alcools par les contemporains (si peu d’œuvres et une telle notoriété…), et même le traiter de haut, ce chapitre célèbre sans réticences la « beauté laurée » du poète mort et son « auréole ».
La Difficulté d’être évoque aussi le « tribunal des lettres » de l’époque, où Apollinaire, « qui exerçait une juridiction des lettres et tenait à sa tribune », défend Cocteau en mai 1917 dans une affaire de faux poème publié dans la revue Sic, mais se retrouve lui-même peu après dans le rôle de l’accusé, à propos des décors des Mamelles de Tirésias exécutés par Serge Férat (dont Cocteau fait l’éloge en 1924), « coupables d’une entorse au dogme cubiste » (1954).