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L’amie Colette, sa voisine du Palais-Royal. Frontispice du livre de Colette, Le Pur et l’Impur (1941). Lettre publiée dans Livres de France en 1954. Portrait à la farine et au charbon (1944), admiré ici par le poète Louis Émié (à gauche) et le peintre Mac Avoy.

« Entre le nuage de poussière de sa chevelure et la cravate de foulard nouée autour de son cou, il y avait, dans cette figure triangulaire à nez pointu et à bouche en accent circonflexe, en chapeau de gendarme, les yeux d’une de ces lionnes du Zoo qui de spectacle devinrent spectatrices, observant qui les observe, les pattes croisées l’une sur l’autre, immobiles, avec un souverain dédain. »
(Jean Cocteau, Discours de réception à l’Académie royale de langue et de littérature françaises, 1955.)

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Cocteau a laissé de sa voisine du Palais-Royal plusieurs portraits savoureux et témoignages d’une amitié profonde et fidèle. Un court-métrage les réunit en 1950 (Colette, Films de l’Équinoxe), que le poète évoque dans son Discours de réception à l’Académie royale de Belgique :
« Une fois, on sollicita mon aide. Il s’agissait d’un film sur Colette et on attendait de moi que je l’incitasse au dialogue. Or, à peine avait-on prononcé le solennel : “Ça tourne” que, pareille aux animaux qui se figent dès qu’on désirerait qu’ils s’animassent, Colette se statufiait, rentrait en elle-même et, pour obtenir d’elle un mot, il me fallait la haler de toutes mes forces au bout d’une corde. »