Du 23 mars au 3 avril 1960, Nikita Khrouchtchev, premier secrétaire du Parti communiste de l’Union soviétique, est en visite officielle en France, à l’invitation du général de Gaulle. Celui-ci entend ainsi manifester sa volonté de conserver la politique d’indépendance et de puissance de la France vis-à-vis de l’allié américain.
Cocteau accepte de dire quelques mots dans « le disque de la rencontre » en 1960, non par admiration pour Khrouchtchev, mais pour soutenir la politique d’ouverture à l’Est du général de Gaulle.
*
De la même manière, il défend la position du président français en faveur de l’indépendance de l’Algérie. Il écrit dans France Référendum du 8 janvier 1961, publication en faveur du « oui » au référendum sur l’autodétermination des populations algériennes :
« Le racisme est, à mes yeux, dans un sens comme dans l’autre, la pire des hontes, mais la vague de fond arrive de trop loin et nous en avons trop lourd sur la conscience. Je doute que la main de l’homme puisse intervenir. Seulement, une expérience doit être conduite jusqu’au bout et nous suivons le général d’abord à cause de son courage, ensuite parce qu’il est la seule autorité capable d’éviter une lutte fratricide. »
*
Le soutien de Cocteau à de Gaulle date de la Libération de Paris. Son style « parfait, antidictatorial », son attitude, l’impressionnent favorablement : « Un grand format. Cela ne fait aucun doute », écrit-il alors dans son Journal (1942-1945). Il le soutiendra lors de l’élection présidentielle de décembre 1958, approuvant ensuite sa politique lors des référendums successifs.