Sur la pochette du disque Aznavour sings Aznavour, le texte de Cocteau reproduit en fac-similé du manuscrit s’achève ainsi : « […] le véritable succès de Charles vient de ce qu’il chante davantage avec son cœur qu’avec sa gorge ». On le voit ici en 1957 lors du fameux concert à l’Alhambra qui lui donnera enfin la reconnaissance du « Tout-Paris », entourant Trenet avec Cocteau. Celui-ci l’invitera bientôt à jouer dans son dernier film Le Testament d’Orphée (1960).
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De Gilbert Bécaud, Cocteau aime la fougue et il écrit dans Sonorama (n° 22, septembre 1960) : « Gilbert Bécaud, c’est la folie qui est le vrai miracle de l’enfance et que les grandes personnes cachent comme une honte. Il a eu le courage d’être excessif, ce que si peu de gens osent, et de se montrer tel qu’il est jusqu’au bout. » Sur une photo de 1959, le poète et le chanteur entourent la comédienne Gina Lollobrigida.
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Dans la lettre ouverte de 1954 qui figure sur la pochette du disque Maurice Chevalier, Théâtre des Champs-Élysées (Decca, 1954), Cocteau écrit : « Mon cher Maurice, Vous taillez votre diamant avec tant d’adresse et de patience que les moindres feux nous en parviennent. Picasso me disait : “Le métier c’est ce qui ne s’apprend pas.” Cette magnifique parole me frappe dès que je pense à vous. »
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Par l’entremise d’Édith Piaf, Cocteau rencontre les Compagnons de la chanson. Il les honore d’un texte dans leur programme et inscrit autour d’un dessin la phrase suivante dans Sonorama en 1961 : « 9 muses et 9 compagnons pour porter leurs traînes et chanter leurs louanges, que voulez-vous de mieux ? »
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Sur la pochette du disque Jean Sablon chante Noël, Cocteau écrit : « Les ondes, les bouches d’ombre, les disques, les refrains sifflés par les cyclistes dans la rue, firent à Jean Sablon un grand visage aimé de tous, mais sans forme précise, comme le souvenir. »