À côté des « articles de clan », Cocteau écrit des « articles d’intérêt général » (certains articles mélangent aussi des notes relevant de ces deux exercices) : la différence entre cubisme et futurisme, que « le public et ses guides confondent » ; le public de théâtre ; le cinéma, « genre nouveau » ; des expositions de Derain, qui ne divise plus personne (« Les artistes de toutes les écoles jeunes, de toutes les coteries se rapprochent pour admirer André Derain »), ou de Matisse ; le goût des faits divers (à propos de Landru) ; le bal musette, qui « est Paris ».
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Ici et là, des considérations sur la beauté visent à expliquer au lecteur l’angle sous lequel aborder les « valeurs nouvelles » de l’art : « La beauté est une dame en marche », qui « déplace les lignes », de sorte que « toute époque d’art est une époque de transition ». Ce point de vue invite à ne pas se tourner vers le passé ou le futur en méprisant le présent : dans le présent aussi il « pousse des œuvres accomplies » (14 avril).
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Les dernières chroniques expliquent aussi comment certains « malentendus de l’art » viennent de ce qu’on néglige les spécificités nationales. Qualités allemandes : l’ordre, la propreté, la discipline, mais « encombré[es] de romantisme » (« Ses machines ressemblent à Fafner »). Qualités françaises : l’élan, l’improvisation. Qualités américaines : l’innocence, l’utilitarisme. Ainsi, l’Allemagne « ne possède ni le fumier généreux de la France, ni la qualité d’innocence de l’Amérique. Le temple grec est beau parce qu’on en a banni le superflu par goût, le gratte-ciel est beau parce que l’utilitarisme en a banni le superflu. » Or l’Allemagne « veut être aussi l’Amérique », tout comme la France, où les artistes travaillent « sous son influence » : « Les musiciens emploient ses ragtimes, les peintres ses paysages de fer et de pierre, les poètes, ses affiches, ses réclames, ses films. » Mais tout le monde n’est pas Blaise Cendrars, chez qui ce « nouvel exotisme », « mélange de moteurs et de fétiches nègres » est naturel parce qu’il a voyagé : « Il ne suit pas une mode, il se rencontre avec elle » (4 août).
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La chronique sur Charlie Chaplin et Mistinguett fait coexister les deux extrêmes de cette expression de la beauté : tandis que « le guignol moderne » n’appartient plus à aucun peuple mais « s’adresse à tous les âges, à tous les peuples » et incarne « le rire espéranto » (28 avril), la grande artiste française de music-hall « est bien à nous, Française, Parisienne de race ».