En 1957, Cocteau expose d’abord à Paris, galerie Lucie Weill (vernissage le 17 juin). Un projet d’exposition à Saint-Malo est finalement annulé, en même temps que le « vaste festival en [s]on honneur » (Le Passé défini, 4 avril 1957) un moment envisagé par Le Poulain (théâtre, toiles, dessins et poèmes). Une deuxième exposition se fait à Aix-en-Provence, galerie Lucien Blanc, durant l’été 14 juillet-15 août : vingt pastels et le très beau livre d’artiste réalisé par Bernard Buffet à partir de La Voix humaine. À partir du 27 septembre, la galerie Matarasso à Nice présente à son tour des livres et dessins du poète.
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« Chez Matarasso. Dix dessins dans la pièce droite. Les quatre astrologues dans l’entrée. Couloir, cinq dessins. Petite pièce, douze lithos (Venise, Espagne). Vingt à trente dessins dans la grande pièce (chèvre-pied et Moyen Âge). Vitrine, livres et quatre pastels.
Chez Weill. Lithos de Villefranche et originaux. Lithos de Menton et originaux. Dix-sept dessins en couleurs.
À Saint-Malo. Toiles (quatre Orphée). Lithos (Venise, Espagne, Villefranche, Menton). Ensemble des dessins (Chevaliers, chèvre-pied, pastels grecs). »
(Jean Cocteau, Le Passé défini, 17 avril 1957.)
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« Terminé la préface Buffet et reçu le poème. Pendant que j’écris cette note Buffet et Bergé arrivent. Je vais leur faire la surprise de ce cadeau.
Je viens de leur donner préface et poème. J’ai été heureux de leur joie. J’avais écrit la préface, mais je ne l’avais pas encore lue. En la lisant, par-dessus l’épaule de Pierre, j’ai trouvé que c’était une de mes grandes réussites. »
(Jean Cocteau, Le Passé défini, 27 avril 1957.)
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« Ce catalogue [de l’exposition d’Aix-en-Provence] constitue un hommage parfait, un hommage sans tache, sans ombre, à la poésie et à l’amitié. Le cœur n’y rencontre aucun de ces pièges auxquels la littérature nous accoutume. Le cœur a présidé au travail des gravures de La Voix humaine comme il a présidé à mon acte et comme il règne dans la préface de Pierre et dans la reproduction finale de mon poème “Gisant debout” écrit à Saint-Moritz en 1955 et de mon portrait peint par Bernard à Manine.
[…]
À vrai dire, depuis L’Après-midi d’un faune avec les vignettes de Manet (sac à bonbons, mais de rêve…) je ne connais pas d’exemples plus parfaits, d’un mariage amical entre artistes que ce catalogue. »
(Jean Cocteau, Le Passé défini, 27 avril 1957.)
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« Hier soir l’exposition avait bonne figure. Très simple et sans aucune esbroufe. Monde fou à l’exposition Matarasso. J’aime mieux décorer cent chapelles que d’assister à une de mes expositions. Picasso est venu. Nous avons dîné ensemble au restaurant chinois de Nice. »
(Jean Cocteau, Le Passé défini, 28 septembre 1957.)