« Il y a dans la frivolité, par le fait même qu’elle a quelque chose de criminel, une force mystérieuse qui nous étonne. Elle éclabousse celui qui la regarde agir, dans l’ombre. Sa lumière est insolente. La photographie nous a laissé des témoignages morts. Le vif s’y fane, s’y fige. Elle ne peut pas saisir, avec son œil de vache, l’énigme qui met la mode en pointe et nous rend si timides en sa présence.
[…]
Claude Lepape se promène dans cette jungle de la Côte d’Azur, avec sa pipe, son chien et son arme sur l’épaule. Son travail est un travail de chasse, mais le gibier qu’il tire reste immobilisé dans le règne fabuleux de l’animal qui ne se doute pas qu’on le regarde à la minute qu’on le vise. C’est donc la naïveté et la criminalité de ces oisifs que Claude Lepape fixe, toutes chaudes, sur les pages qui suivent. Elles aideront un jour à comprendre ce qui évoluait en marge des grandes entreprises, et la surface, en quelque sorte, des modes profondes. »
(Préface de Jean Cocteau)