C’est une histoire bien connue que celle de la rencontre de Cocteau et du jeune Truffaut et de la protection que l’un accorda à l’autre. Truffaut est cité plus de vingt fois dans Jean Cocteau, le Cinéma et son Monde de Christian Rolot et Francis Ramirez (Cahiers Jean Cocteau, n° 7, 2009).
On sait en particulier comment Cocteau, alors président d’honneur du Festival de Cannes (1959), escorte le cinéaste débutant et Jean-Pierre Léaud sur les marches du Palais pour la présentation des Quatre cents coups. Truffaut lui manifeste dès 1960 sa reconnaissance en l’aidant à produire son dernier film Le Testament d’Orphée.
Vingt ans après la mort de Cocteau, Truffaut, qui va bientôt disparaître à son tour, lui rend à nouveau son dû avec ce très beau texte où l’on voit l’enfant terrible de la Nouvelle Vague (comme on l’a souvent désigné) réclamer la filiation avec son aîné et parrain de cinéma. Par la même occasion il livre une analyse pleine de sensibilité des Enfants terribles, le film réalisé en 1950 par Jean-Pierre Melville à partir du roman de Cocteau, avec la collaboration de l’auteur.