« Je viens de relire avec délices les Olympiques de Montherlant. Quel livre bien planté sur ses belles jambes nues, haut, comme un gardien de but. On y voit un jeune littérateur quitter une sombre chrysalide de foulards, de manteaux, de chapeaux, de bottines et de parapluies pour épanouir les ailes multicolores de la course.
Je me félicitais, en le relisant, de m’être occupé du monde sportif et d’en avoir un peu renouvelé le vocabulaire. Je n’ignore pas que les “lettres” m’ont reproché ce travail en marge des siens. Mais, en fait, ce travail est-il en marge et le rôle du poète n’est-il pas de se mêler de ce qui ne le regarde pas ? Car tout le regarde et ce serait singulièrement réduire sa tâche que de le limiter à l’encre. »
(Jean Cocteau, « Les forces légères », Ce Soir, 14 juin 1938.)