Dans la revue Le Soleil noir en 1952, Cocteau prend nettement position contre la peine de mort : « J’ai signé tous les recours en grâce qu’on me présente, ne pouvant, en ce qui me concerne, admettre une machine de désordre qui condamne à mort. » En 1953, il rédige le texte d’une pétition publiée dans Les Lettres françaises en faveur de la révision du procès des époux Rosenberg, savants américains condamnés à mort pour espionnage le 9 avril 1953 et exécutés 19 juin suivant.
À plusieurs reprises, il prend encore parti pour l’abolition de la peine de mort, notamment en 1961, après la condamnation du livre Le Déserteur et de son éditeur Jérôme Lindon (article paru dans Les Lettres françaises le 28 décembre 1961, repris dans le collectif Provocation à la désobéissance : le procès du Déserteur, Éditions de Minuit, Paris, 1962).
*
Texte de la pétition en faveur de la révision du procès des époux Rosenberg (Les Lettres françaises, n° 471, 25 juin 1953).
UNE INITIATIVE DE JEAN COCTEAU
Pour la réhabilitation
d’Ethel et Julius
ROSENBERG
Rendant hommage aux juges qui n’ont pas accepté la sentence de mort contre Ethel et Julius Rosenberg, électrocutés malgré les protestations du monde entier, les soussignés demandent que tout soit mis en œuvre pour la prompte réhabilitation des parents de Michaël et Robby Rosenberg, héritiers de leur honneur.
Jean COCTEAU, Henri-Georges CLOUZOT, Julien BENDA, ARAGON, Georges DUHAMEL, de l’Académie française, Jean-Jacques BERNARD, Francis CARCO, de l’Académie Goncourt, Elsa TRIOLET, Marc BEIGBEDER, VERCORS, Jean-Paul SARTRE, René LAPORTE.
Les Lettres françaises transmettront à M. Jean Cocteau celles des signatures à cet appel qui leur seront adressées.
POUR LA VARIÉTÉ DES INITIATIVES
Nous apprenons que d’éminents écrivains catholiques s’apprêtent à prendre une initiative semblable. Tous les gens de cœur s’en réjouiront.